Denis BUHAGIAR élu EELV et le parc marin

Jusqu’au 16 septembre, vous pouvez vous rendre dans une mairie du littoral et donner votre avis
sur le futur parc naturel marin, qui s’étend de la baie de Somme jusqu’à la Slack, à Ambleteuse

L’idée est nouvelle et donc, forcément, fait un peu peur. Parc naturel marin : trois mots qui suscitent interrogations et inquiétudes chez bon nombre de professionnels de la mer, usagers occasionnels mais aussi élus locaux.
De quoi s’agit-il ? La loi du 14 avril 2006 a créé un nouveau type d’aire marine protégée : le parc naturel marin. Cet outil innove par son approche intégrée de l’espace et des activités. En clair : il s’agit de concilier biodiversité et activités humaines. Le parc naturel marin est censé ouvrir la voie à une nouvelle gouvernance, où tous les usagers et professionnels de la mer seront associés. La France a prévu de se doter de dix parcs naturels marins d’ici 2012 (à ce jour, deux sont effectivement en place : le Parc naturel marin d’Iroise et le Parc naturel marin de Mayotte).

Scepticisme
à Ambleteuse 

Et justement, le site des estuaires picards (Somme-Authie-Canche) a été choisi en 2008 pour devenir un parc naturel marin. Début 2011, une mission d’étude basée à Boulogne a proposé un tracé aux préfets concernés, qui ont retenu un périmètre de 2 290 km² allant du Tréport… à Ambleteuse. Plus précisément, le périmètre retenu comprend l’espace marin incluant les sept estuaires du secteur d’étude : les estuaires de la Bresle, de la Somme, de l’Authie, de la Canche, de la Liane, du Wimereux et de la Slack, et s’étend au large jusqu’au dispositif de séparation du trafic.
Le projet vient d’entrer dans la phase « enquête publique », c’est-à-dire qu’il n’est pas encore validé et que tous les citoyens, y compris ceux n’habitant pas le littoral, peuvent venir faire des remarques, observations et propositions, approuver, confirmer, contester… Jusqu’au 16 septembre, vous êtes donc invités à venir vous exprimer dans une des 42 mairies concernées, sur les registres d’enquête ou auprès de la commission d’enquête. Celle-ci est composée de 7 commissaires enquêteurs qui assureront des permanences dans chaque mairie selon un calendrier prédéfini.
A Ambleteuse, « nouvelle » commune entrée dans le périmètre du futur parc naturel marin, le projet est loin de faire l’unanimité. Pour preuve : une délibération du conseil municipal – adoptée à l’unanimité – pour dire non au projet.
« Attention, nous ne sommes pas fondamentalement contre cette idée de parc, tempère aussitôt le maire Paul Malahude. Simplement, il reste beaucoup de points d’interrogations. Il faut bien comprendre que les pêcheurs à pied, les plaisanciers, sans parler de la trentaine de familles d’Ambleteuse qui vit de la pêche (ndlr : les fileyeurs basés à Boulogne) sont des composantes essentielles de la vie économique et touristique de notre commune, qui remplissent nos campings d’avril à septembre. Quel impact va avoir le futur parc sur toutes ces activités et sur les hommes ? C’est un sujet complexe, qui demande de la concertation. » De leur côté, les écologistes, partisans du projet, veulent rassurer les sceptiques et se montrent, à l’occasion, pédagogues. « Comme souvent en pareil cas, on associe protection de l’environnement et contraintes pour les usagers,

 

 

commente Denis Buhagiar, d’Europe Ecologie les Verts, élu municipal à Wimereux (opposition). Les opposants redoutent par-dessus tout une réglementation… dont ils ne savent rien pour l’instant. » Et de poursuivre : « Un parc naturel marin n’est pas un sanctuaire : les activités professionnelles et de loisirs y sont maintenues. Dans le système de gestion de ce parc, l’Etat sera minoritaire, les collectivités et usagers y auront une place prépondérante qui permettra de prendre en compte les particularités et usages locaux, par exemple la défense de la pêche artisanale, des possibilités de mise à l’eau des embarcations avec des tracteurs, de la pêche à pied et de loisirs,etc.tout cela dans le cadre d’une gestion durable. De plus, un parc naturel marin permettra de développer l’attrait touristique de nos côtes. Il aura pour vertu également d’obtenir des aides supplémentaires pour l’aménagement du littoral, de son patrimoine, d’améliorer la salubrité des eaux évitant ainsi les interdictions successives de ramassage des coquillages constatées depuis plusieurs mois..
Ne faisons donc pas l’erreur de limiter le périmètre et encourageons les habitants de la Côte d’Opale à défendre ce projet en se rendant dans leurs mairies pour donner leur avis ! »
Stéphane DANGER
http://www.aires-marines.fr/estuaires-picards/