Publié le 13/09/2013
Par Bertrand Spiers
Les élections municipales de mars 2014 approchent. Dans ce contexte, les écologistes d’EELV (Europe écologie les Verts) souhaitent qu’une réflexion s’engage sur ce que doit devenir la CAB (Communauté d’agglomération du Boulonnais), véritable lieu de pouvoir selon eux. Seront-ils entendus par leurs alliés naturels ?
La réforme électorale prévoit une élection des conseillers intercommunaux par « fléchage » : les élus qui siégeront à la CAB seront issus des listes des élections municipales. Pour EELV, cette réforme est insuffisante. « C’est à la CAB que sont votées les actions les plus structurantes de la politique locale » analyse Denis Buhagiar. Urbanisme, habitat, développement économique, environnement… tout se décide à la CAB sans que les habitants aient réellement leur mot à dire. « Les citoyens sont dépossédés de leur libre arbitre. Ils peuvent voter pour une liste aux municipales et assister, impuissants, à des débats dans lesquels leurs élus adoptent ou suivent des décisions dans l’intérêt collectif ou par calcul politique mais qui n’est pas forcément leur volonté du départ ».
De surcroît, les débats sont joués d’avance. « Il n’y a pas de débat. Personne n’ose l’ouvrir de peur de se faire réprimander » regrette Pierre Coppin. « Pour tout dire, on s’y ennuie » renchérit Denis Buhagiar. Les écologistes souhaitent donc qu’avant d’aborder les négociations communes par commune avec leurs alliés de gauche, les partis politiques donnent ou partagent une vision commune de ce que doit être la CAB pour les six prochaines années (2014-2020).
Ces propositions serviront de base de négociation pour les accords électoraux de premier ou deuxième tour avec les autres partis de gauche. EELV estime en outre que les écologistes devront être représentés au sein de la CAB au risque de voir fleurir des listes autonomes là où l’accord ne sera pas possible. Et ils réclament déjà une vice-présidence tout en sachant qu’aujourd’hui, les postes de vice-présidents sont distribués aux maires sans rapport de force politique.
Quelles sont ces propositions sur lesquels les Verts du Boulonnais souhaitent une adhésion ? Elles se résument en un point : faire de Boulogne le premier port environnemental de France. Cela passe par deux axes : une conversion écologique (énergie verte, gestion de l’eau, déplacements alternatifs, gestion des flux, requalification de l’Éperon, classement de l’hoverport en zone naturelle…) et des emplois liés à cette économie verte (valorisation des déchets, déconstruction des navires, énergies marines, regroupement d’un pôle recherche…). D’autres propositions existent (modes de déplacement alternatifs, retour de la gestion de l’eau en régie publique, culture participative). Là aussi, le but est d’amener leurs partenaires à se positionner clairement avant les élections. Chose qui n’a jamais été faite lors des scrutins précédents.