Accident nucléaire : la Sécurité civile dévoile son nouveau plan d’intervention
samedi 25.02.2012, 05:10 – La Voix du Nord
| CENTRALE DE GRAVELINES |
PPI. Traduisez : plan particulier d’intervention. Un dispositif obligatoire à renouveler en théorie tous les cinq ans et qui illustre la réponse des autorités publiques et des intervenants du Plan ORSEC si un événement grave devait survenir à la centrale nucléaire de Gravelines. Les grandes lignes de la version 2012, soumise à enquête publique depuis lundi pour une durée d’un mois, ont été présentées mercredi par les représentants de la Sécurité civile aux membres de la commission « sécurité des populations » de la CLI (1).
PAR OLIVIER DUFOURG
dunkerque@lavoixdunord.fr PHOTO « ARCHIVES » J.-C. BAYON
5Le contexte.- Le nouveau PPI rédigé par la Sécurité civile, qui vise à organiser les moyens de secours et de communication en cas d’incident grave à la centrale de Gravelines, s’est inspiré des retours d’expérience des exercices réalisés en 2007 et en 2011 (évacuation réelle de la population) dans et autour du site nucléaire. « La dernière mouture du PPI, qui datait de 2004, n’était plus adaptée à la situation actuelle et il fallait donc l’améliorer », souligne François Godin, responsable de la subdivision régionale de l’ASN (autorité de sûreté nucléaire).
5Les modifications.- Pour rédiger le nouveau PPI, la Sécurité civile s’est appuyée sur les acquis des exercices de 2007 et 2011. Parmi les principaux, la mise à l’abri de la population, « une mesure très efficace », dixit Stéphane Dhee, directeur adjoint de la Protection civile, qui a été bien relayée par les radios locales (lesquelles sont liées par convention à la préfecture dans le cadre d’une alerte) ; l’évacuation des écoles ; la pertinence du recours aux associations de secourisme, qui ont fait preuve d’une grande réactivité » et l’efficacité du SAPPRE (système d’alerte téléphonique des populations). « Dans le nouveau plan, reprend Stéphane Dhee, nous avons par ailleurs supprimé la phase de veille, qui consistait à dire : il y a un accident grave mais nous restons en veille sans activer de dispositif. Désormais, l’ensemble du dispositif sera activé et si on le fait pour rien parce que l’accident est moins grave que prévu, alors tant mieux. » Quid d’un éventuel mouvement spontané de la population ? « Il est clair que l’on assisterait à une évacuation spontanée, il ne faut pas le nier, mais celle-ci doit être accompagnée en prépositionnant de manière efficace les forces de l’ordre en des points névralgiques », répond Stéphane Dhee, qui chiffre le taux d’auto-évacuation de la population à environ 80 %. Concernant les personnes âgées et vulnérables, un accompagnement particulier est prévu. « Dans le cadre du Registre canicule, issu d’une loi de 2003, le maire doit proposer à ces personnes de se faire porter sur un registre.
Ainsi identifiées, elles feraient donc l’objet d’une protection particulière en cas d’accident nucléaire. » Autre nouveauté du PPI : la prise en compte des sites industriels qui entourent la centrale de Gravelines, « que nous avons rencontrés et qui devront désormais intégrer le risque nucléaire », précise Stéphane Dhee. Quid de la zone d’exclusion autour du site ? Dans le nouveau PPI, elle demeure fixée à un rayon de 10 km. Insuffisant pour les associations de défense de l’environnement (lire ci-dessous), qui rappellent qu’à Fukushima, cette même zone avait été portée à 30 km… •
(1) Commission locale d’information de la centrale nucléaire de Gravelines.